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Quand la langue arabe est revenue à moi

Parfois notre langue maternelle n’est pas suffisante pour mettre des mots sur qui nous sommes, sur ce que nous ressentons. Alors il faut avoir le courage d’aller contempler d’autres horizons.

« Je voulais comprendre les anciens textes. »

J’ai commencé l’arabe en quête de spiritualité, car je voulais comprendre les textes anciens, les trésors cachés des savants, les vérités voilées, mais surtout savoir et comprendre ce que je faisais sur cette terre !

tout a commencé par

Une quête spirituelle au départ

Amoureuse du savoir et curieuse de tout, je voulais accéder à ce monde réservé à ceux qui comprennent. Mais j’ai vite compris qu’il n’y avait pas de raccourci : tant que je ne maîtrisais pas leur langue, ce savoir resterait fermé, je ne resterai qu’en surface, avec des traductions remplies d’idéologie.

Alors, en une semaine, j’ai appris à lire et à écrire. Sans rien comprendre, juste par détermination, puis j’ai commencé petit à petit à lire le Coran, sans rien y comprendre.

 

 

Puis en 2012, suite à un événement tragique j’ai décidé d’optimiser mon temps et de reprendre sérieusement mon apprentissage de la langue. J’ai acheté tous les livres possibles, j’ai analysé les différentes méthodologies et j’ai commencé à apprendre par cœur les bases de grammaire et de conjugaison.

Et mon coup de cœur s’est porté sur les livres issus de l’université de l’Inalco, car les textes étaient enfin intéressants et mon niveau s’est nettement amélioré. Puis ensuite, j’ai fondé ma famille, alors cette langue est restée en arrière-plan.

L’arabe et moi, une rupture puis une réconciliation. 

À une époque, plus précisément en 2019, certains versets coraniques m’ont mise à mal. Ils ne correspondaient pas à la vision que j’avais de la puissance divine. Dieu ne pouvait pas être comme décrit dans ses versets, cela ressemblait plus à des comportements humains. J’ai décidé encore une fois de m’éloigner de cette langue. 

Puis suite à l’explosion de ma famille, après mon divorce, j’ai absolument tout envoyé balader. J’ai eu besoin de repartir à zéro à tous les niveaux. Je ne voulais plus de filtres, plus de règles, plus de jeu de rôles. Je voulais savoir qui j’étais quand personne ne me regardait. Jusqu’où pouvaient aller mes limites, les miennes, intrinsèques, pas celles dictées par un livre ou des hommes. J’ai aussi dégagé totalement de ma vie, comme si je n’avais rien appris.

sans m’y attendre

La langue arabe est revenue à moi tout naturellement

Décidé à reprendre mes études, ou réparer une partie de mon échec scolaire, pour me prouver que j’étais capable de réussir.

Quelques années plus tard, je décide de reprendre mes études et de passer le bac en candidat libre en 2023. En LV2, entre l’espagnol et l’arabe, le choix est vite fait. Ça sera l’arabe ! Je ne révise et n’apprends rien. J’y vais au talent. 

 

Le jour de l’examen écrit, lorsque je découvre le sujet, je suis stupéfaite, car je comprends tout ce que je lis. Cela parlait d’ailleurs des robots aux Emirats, ainsi qu’à Gaza ! Je me suis d’ailleurs dit que nous étions bien en retard en France à ce niveau, mais passons.

Mais ce qui a été le plus flagrant, c’est que si cette langue était en suspens durant ces dernières années, elle n’avait finalement pas quitté mon cœur. Car j’ai ressenti tellement d’amour face à sa puissance. Oui je dis puissance, car pour moi c’est comme ça que je considère la langue arabe. 

 

aujourd’hui

Je vis avec cette langue

Après l’obtention de mon Bac, d’une année de droit, je suis actuellement un double cursus en Arabe – Hébreu et civilisations à L’INALCO à Paris.

Je suis enfin dans mon élément, dans mon univers, dans ce qui me fait réellement vibrer. Concernant la langue arabe, je l’étudie en dehors de l’aspect religieux. Même si elle est reliée au Coran, car toutes les règles de la langue se retrouvent à travers les versets.   

 

Aujourd’hui je vois les choses d’une manière beaucoup plus spirituelle que dogmatique, et ça, ça change tout !

Définitivement, l’arabe est pour moi la langue du cœur, de mon cœur et de mon âme. Elle sait me toucher là où ma langue maternelle échoue. Cette langue parle à mon âme, à mon côté poétique et mélancolique.

L’arabe vient chercher ce qu’il y a de plus profond en moi. Elle me relie à une partie de moi-même que je ne sais toujours pas nommer.

 

une langue

A logique divine

Peut-être qu’un jour, moi aussi, j’enseignerai cette langue, j’aimerais beaucoup, mais pour le moment je la laisse encore me transformer et me guider. Même si depuis de nombreuses années, je pense à une méthode qui permettrait de comprendre rapidement la logique de cette langue, en faisant un mix des différents ouvrages que j’ai pu étudier. L’arabe paraît difficile de prime abord, à cause de son alphabet, pourtant c’est une langue que l’on peut “cracker” comme un code. Une fois sa logique maîtrisée, ses portes s’ouvrent et tout devient très clair et elle ne nous quitte plus.

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